40 ans, zéro pression (sauf au bar)

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HISTORIQUE DE LA GRAND COUR (raconté par Marie-Gabrielle, 90 ans) Monsieur Jean Gacon (né en 1846) habitait à Lenax, comme ses parents. Il se marie à 19 ans avec Angèle Laborbe. Riche et très instruit, il sera élu Maire à 25 ans. Et réélu Maire pendant 40 ans. Il était très dévoué pour son village, pour ses habitants et pour sa Paroisse, très généreux pour ses administrés dans le besoin. Au bout de nombreuses années, ils n’avaient toujours pas d’enfants, aussi en 1885 Jean Gacon et sa femme décidèrent d’acheter la maison de La Grand Cour avec l’intention d'y recevoir les enfants des nombreuses fermes voisines qui ne savaient ni lire ni écrire (comme d’ailleurs la plupart de ses conseillers municipaux) et de leur faire passer le certificat d’études primaires. Cette maison, d’après les archives départementales de Moulins, avait été construite en 1673 et le pigeonnier dans le parc en 1676. Ils appelèrent des jeunes filles pour les aider et toute leur vie ils s’occupèrent des enfants "de leurs deniers, de leur travail, de leur temps, de leur peine". Se sentant vieillir, Jean Gacon réunit ses petits neveux (Jean, Marie, Jeanne et Louise) le 29 mai 1928 et leur donnèrent par testament cette école avec les moyens financiers pour prendre sa suite à sa mort. Tous les 4 signèrent le testament, enregistré dans le livre paroissial. Angèle Gacon mourut le 22 décembre 1927 et Jean Gacon le 19 janvier 1929. Jean, l’ainé des 4 neveux, eut 8 enfants à élever et pas le temps de s’occuper de cette maison bien qu’il habita à 15 km. Marie et Jeanne, célibataires, n’avaient pas les compétences pour prendre la suite de leur oncle et tante. Louise habitait la Bretagne avec son mari Roland depuis 1935 et avait leurs 3 premiers enfants en 1940 lorsque la guerre se déclara. Personne ne s’occupa de cette maison qui abrita un squatteur pendant toute la guerre et même après. La maison tombait de plus en plus en ruine. Jean, Marie et Jeanne, ne voulant pas s’en occuper la donnèrent à Louise. Mais que faire de cette maison en ruine dont personne ne voulait même pour 1 franc symbolique ? Louise et Roland habitaient la Bretagne… Les arbres envahissaient le jardin de devant et menaçaient de tomber sur le village en cas de tempête. Le Maire pressait, avec menaces, Louise et Roland de trouver une solution… Pendant les Vacances de Pâques 1959, Louise et Roland, avec leurs 7 enfants de 24 à 14 ans, décidèrent de venir de Quimper et passèrent les 15 jours des vacances scolaires de Pâques à La Grand Cour pour refaire toutes les peintures in contactés, contents que cette maison reprenne vie et se mirent au travail pour réparer les nombreux trous du toit et des planchers pourris par les pluies depuis tant d’années. Les enfants s’amusaient beaucoup à décoller les vieux journaux de 1820 collés sur les murs en plâtre sous les vieilles tentures aux couleurs austères des chambres, salle à manger et bureau, salle de classe. Puis ils firent les peintures. Au bout de 15 jours de travail intensif, l’intérieur était devenu accueillant, avec de jolies couleurs partout. En même temps Louise contacta l’inspection de la Jeunesse et des Sports pour mettre cette maison aux normes de l’époque. Elle fit les démarches pour fonder L’Association Vacances Loisirs à La Grand Cour. L’eau courante n’existait pas dans la maison. Il fallut faire faire les canalisations pour prendre l’eau du puit avec une pompe à moteur pour alimenter la salle de douche, quelques WC et la cuisine. Toutes les analyses d’eau étaient très bonnes. Louise contacta quelques mairies parisiennes et celle du 17ème arrondissement envoya les premiers enfants en juillet 1959. Les ainés de Louise et Roland et une cousine qui avaient le BAFA aidés de quelques jeunes du pays en furent les premiers animateurs avec Louise la Directrice. 50 petits parisiens y restaient tous les mois de juillet et août et y revenaient tous les ans avec joie. Le 26 mars 1972, le bureau et la Commission des travaux du syndicat d’adduction d’eau de la vallée de la Bresbre se réunirent pour procéder à la réception des travaux réalisés dans les villages aux alentours et à Lenax. À Lenax, il y eu 124 nouveaux abonnés « qui n’auront plus à puiser l’eau avec un seau » dit le maire Monsieur Chassot. À la mort de Louise, en 1980, il n’y eu pas de « colonie de vacances » cette année-là mais 2 de ses enfants décidèrent de continuer l’œuvre du grand oncle et de leur mère et reçurent les enfants de comités d’entreprise parisiens. C’est en 1981 qu’arrivèrent à La Grand Cour les premiers poneys, un mâle et quelques femelles. Les enfants étaient si heureux de cette activité équitation qu’il y a 26 poneys maintenant. Pour eux nous avons besoin de plusieurs hectares de prés car ils appartiennent à l’association. Pour la plupart ils sont nés à La Grand Cour donc très habitués aux enfants dès leur naissance, et sont donc d’un caractère sociable, indispensable pour la sécurité. En 2015, un gentil fermier sentant sa fin prochaine, est venu à la Grand Cour nous proposer quelques hectares de terre à un prix très raisonnable « en reconnaissance car ma grand-mère a appris à lire à La Grand Cour » nous a-t-il dit. À La Grand Cour de nombreux enfants passent des jours heureux dans la joie et l’amitié, au contact de la Nature, au bon air des Monts du Bourbonnais et nous recevons maintenant les enfants de ceux qui venaient chaque été dans leur enfance depuis les années 1981/1990. Depuis 2010, de nombreux we de l’année, La Grand Cour accueille des groupes et des familles qui nous disent dans le livre d’or combien elles sont heureuses de venir et revenir à la Grand Cour pour se retrouver. Tous les membres de l’association se réjouissent de continuer avec enthousiasme ce beau travail commencé en 1885 par Jean Gacon et sa femme et qui continuera, nous l’espérons avec la jeune génération de la famille de Louise et Roland — 2 petits-enfants sont très actifs dans l’association et quelques arrière-petits-enfants commencent déjà à prendre des responsabilités auprès des enfants du centre de vacances (en passant le BAFA et en étant animateurs à La Grand Cour). L’œuvre de Jean Gacon semble bien partie pour continuer à rendre heureux de nombreux enfants et de nombreuses familles à La Grand Cour.